002 - Bonjour Casa

Publié le par kris

Or donc, un jour d’entre les jours, ce 23 septembre 2008, je débarque de mon Poitou natal, pour une nouvelle vie, non sans avoir, au préalable,  décrotté mes sabots de la bouse séchée qui comme chacun sait fait partie de la panoplie du parfait pèquenot poitevin… Oui d’accord, je pleure avant d’avoir mal, comme toujours, mais j’apporte de l’eau au moulin des amateurs de clichés !

L’aéroport de Marrakech a bien changé depuis mon dernier débarquement ici en mars 2006. Par la suite j’ai toujours atterri à casa, sans jamais voir l’aéroport de l’extérieur, car je sors de l’avion pour grimper dans le train direction Rabat, train qu’on attrape au sous-sol de l’aérogare… Vous me suivez ?

Ma princesse arrive quasi-illico, je n’ai attendu QUE 40 petites minutes, c’est peanuts pour quelqu’un qui vient de se fader du TGV-autocar-avion comme voilà moi depuis 6 h du mat’ (grrr).

Une amie l’a conduite en voiture depuis Casa, et on va maintenant faire le chemin inverse, il fait chaud, il fait toujours trop chaud quand on débarque, ensuite on s’habitue. Je suis naze, mais la fatigue n’est rien, je retrouve ma rose, elle est belle, elle sent bon, ses beaux yeux me parlent, et j’aime ce qu’ils me disent.

Heureusement je peux conduire sur l’autoroute jusqu’à Casa, je n’attendais que ça, pour me détendre un peu ; d’abord parce que j’ai plus besoin de garder les yeux rivés à la route, au bord de l’arrêt cardiaque chaque fois que la vaillante conductrice pose alternativement et dans le désordre, une roue sur l’accotement puis sur la ligne blanche…

En fait je ne pouvais pas savoir à ce moment-là, mais elle conduisait sur l’autoroute comme on conduit dans les rues da Casa, le klaxon en moins bien sûr, et c’est pas dommage, ça aurait fait beaucoup pour un début.

Je prépare une vidéo sur les rues de Casa aux heures de pointe, au carrefour juste à côté de chez moi, il faut voir ça au moins une fois, et mourir (de peur ou de stress)…

Définitivement, j’ai moins peur en avion qu’en voiture, surtout quand c’est pas moi qui conduit (là je parle de la voiture, bien sûr, parce que malgré mon ancienneté sur Flight Simulator, je me sens pas de dire au pilote du boing de la R.A.M. «  allez pioncer une heure ou deux, vieux, je prend les commandes, ma chi mouchkil ! »

C’est une fois arrivé à bon port, que je me suis remémoré une phrase, dont  la portée philosophique ne vous échappera pas, et dont je ne sais plus si on la doit à Proust ou Poulidor «  le pire ne nous déçoit jamais ». Je m’empresse de dire que depuis j’ai mis de l’eau dans mon thé vin, et que si Casablanca n’est pas le Maroc, on y retrouve parfois le Maroc qu’on aime (que j’aime pour être plus clair), et sans aller bien loin.

Lors de ma première visite dans cette ville en juillet dernier, je l’avais trouvé inhospitalière, pas très ouverte, polluée, bruyante, sale… Tout pour plaire, pardon aux Casaouis qui me lisent, tous ceux que j’ai rencontré depuis lors ne sont pas à l’image de la ville, ils sont même tout le contraire.

Ma deuxième impression ne fut pas plus flatteuse, pris d’entrée dans le flot de circulation, assourdi par les klaxons (j’y reviendrai sans doute souvent, mais c’est normal, le temps que le traumatisme s’estompe !). J’avais testé la conduite à Marrakech, à mes risques et périls, mais à côté, c’est peace and love.

Depuis j’ai appris, même en qualité de piéton, à garder un œil à gauche, un autre à droite, un devant et surtout un derrière. Je sais ça fait quatre, mais croyez-moi c’est pas trop pour ne pas finir au choix et selon arrivage : aplati sous les roues d’un bus, catapulté par le pare choc d’un taxi, assis sur le guidon d’un deux roues alors que vous avez rien demandé, et  ne vous croyez surtout pas à l’abri de ces possibles dommage sur le trottoir, car il est impossible d’y rester bien longtemps, encombré qu’il est par les deux roues susnommés, les voitures en « stationnement », les charrettes des marchands, les trous béants dans lesquels vous risquez de perdre une jambe chaque 10 mètres, les fers à béton galopants, les palissades branlantes et les échafaudages en rondins qui sont le fruit de l’urbanisation à moindre coût pour plus de rapport.

De plus, et comme quand ça veut pas rigoler, ça rigole pas, il a beaucoup plus ces derniers temps, comme partout dans le pays, et les caniveaux de Casa sont la plupart du temps bouchés. Les trottoirs et les chaussées sont en mauvais état, la moindre averse engendre d’énormes flaques d’eau le long des trottoirs, ajoutant le risque de noyade à ceux déjà cités !
 

Je me relis, et je dois des excuses à mes amis marocains, pour être aussi virulent à l’encontre de cette ville qui après tout n’a pas demandé à m’accueillir, si je suis pas content j’ai qu’à repartir dans mon pays ! Pourquoi, le Maroc aussi, on l’aime ou on le quitte ?

Mais je l’aime, moi le Maroc, et encore plus maintenant qu’il y a un mois, je l’aime profondément, je m’y sens bien, j’ai aucune envie de partir, et d’abord qui aime bien châtie bien.


Allez, si vous êtes bien sage, dans le prochain article je vous raconterai comment j’ai découvert enfin notre appartement, comment j’ai défait mes valise ce soir-là, POUR MIEUX LES REFAIRE LE LENDEMAIN … Mais ceci est une autre histoire.

Publié dans Au jour le jour

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Y
Bonsoir...<br /> Je m'aperçois que c'est assez chaud,question conduite au Maroc...que ce soit avec une brouette ou un camion...enfin,tout ce qui roule...et pis la concentration doit être au top...pas de relâchement pour se gratouiller les doigts de pieds...<br /> T'es du Poitou?...je suis du sud sarthe et de la famille dans les deux-sèvres...<br /> bonne soirée<br /> yann
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